la pauvreté en hausse sept2011

 

La pauvreté progresse

Publié le mercredi 21 septembre 2011 à 09H02  

En distribuant des fruits, des légumes, des produits lactés et des vêtements, l'association Lève-toi,  dans le quartier des Sénardes, à Troyes, tente de réduire l'impact de la pauvreté

En distribuant des fruits, des légumes, des produits lactés et des vêtements, l'association Lève-toi, dans le quartier des Sénardes, à Troyes, tente de réduire l'impact de la pauvreté

Aube - Des familles auboises tentent de vivre avec 950 € par mois, parfois moins.

Les associations peinent de plus en plus à répondre aux besoins

 

Il existe deux manières d'appréhender la crise : soit d'une manière abstraite en étudiant les statistiques, soit en rencontrant des familles qui n'arrivent pas à remplir leur Caddie®. Et ce genre de familles sont malheureusement de plus en plus nombreuses dans notre département, reflet d'une évolution constatée au plan national. Évolution sans aucun doute parallèle à celle du chômage dans notre pays.
Dans les locaux de l'association Lève-toi, rue des Cumines à Troyes, le constat est conforme et les témoignages édifiants. Ainsi cette femme, humble et digne, mère de trois enfants, qui avoue manger « à peu près normalement » seulement depuis qu'elle bénéficie de l'aide de cette association. « J'ai 52 ans, j'ai trois enfants âgés de 17, 15 et 8 ans. Et j'ai 950 € par mois pour vivre ». Vivre ? Ou survivre. « Dans ma situation, on ressent très durement la hausse des prix. Je ne peux absolument pas m'acheter des produits de marque. Quand je ne recevais pas d'aide de la part de Lève-toi, on mangeait juste des pâtes, du riz, des boîtes avec des saucisses-lentilles pas très bonnes. Pas de fruits ni de légumes », confie cette femme.

Jamais de poisson frais


Pas de rôti non plus, pas de bonne viande, seulement quelques steaks hachés pas chers en grandes barquettes, et jamais de poisson frais, juste des croquettes. « Pas de cadeaux non plus. On se contente d'une petite boîte de gâteaux pas chère », indique-t-elle encore.
Grâce à Lève-toi, elle a la possibilité de manger quelques fruits et légumes - « tant pis s'ils sont un peu tallés » - des yaourts, et même une brioche. « Avec mes enfants, on arrive parfois à manger deux Danone par jour, contre un par semaine auparavant. » Voilà 6 ans qu'elle vient dans les locaux de Lève-toi, presque tous les jours.
Des femmes comme elle, le président Rogers Marchand et toute son équipe en rencontrent de plus en plus, venant essentiellement des Sénardes et du quartier Jules-Guesde.

Beaucoup de nouvelles têtes


« On accueille actuellement 105 familles, soit plus de quatre cents personnes. Leurs besoins sont surtout alimentaires », note-t-il. Il évoque les nombreuses familles qui ne mangent jamais de viande et qui viennent le mercredi en espérant en trouver un peu. « Ce sont des familles touchées de plein fouet par la pauvreté. On voit pas mal de nouvelles têtes, des retraités, des femmes seules avec enfants et puis des jeunes en phase de recherche d'un travail », constate ce président. Pour répondre aux besoins, Lève-toi peut compter sur les produits fournis par la Banque alimentaire et par Intermarché. Avec des livraisons inégales, parfois avec, parfois sans produits laitiers.
Rogers Marchand espère bien obtenir des pommes de terre non calibrées et des oignons de la part d'un agriculteur aubois. Sans réponse à ce jour, il va à nouveau le solliciter.

Jean-François LAVILLE

 

 

Secours populaire : triste record avec 600 familles aidées

Publié le mercredi 21 septembre 2011 à 09H03 -  

Virginie, chargée du développement au Secours populaire : « Peut-être  une deuxième journée de distribution »

Virginie, chargée du développement au Secours populaire : « Peut-être une deuxième journée de distribution »

Il est des records dont on se passerait bien. Celui que le Secours populaire vient de battre sur Troyes et son agglomération est de ceux-là. Actuellement, ce sont 600 familles que cette association aide au fil des jours, soit plus de 3 500 personnes, contre environ 450 habituellement. Et sans parler des huit à dix personnes qui, chaque jour, viennent frapper à la porte du Secours populaire pour dépanner des situations d'urgence.
Cette augmentation du nombre de bénéficiaires semble concerner tous types de profils. « Nous accueillons beaucoup de familles monoparentales qui tentent de vivre avec le RSA. Et puis pas mal de retraités qui, auparavant, comptaient davantage sur l'entraide, ou bien n'osaient pas venir. Mais aujourd'hui, une fois qu'ils ont payé leur loyer et leurs factures, ils n'ont plus rien pour acheter de la nourriture », commente Virginie, chargée du développement au Secours populaire. Autre population aidée, celle des jeunes, notamment étrangers, y compris des jeunes Chinois étudiants à l'Université de technologie qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois avec leurs bourses.

Manquent les fruits et les légumes


Pour répondre à des besoins sans cesse croissants, le Secours populaire reçoit des dotations de la part de l'Union européenne ainsi que, dans une moindre mesure, de la Banque alimentaire et de quelques grandes surfaces. Des produits secs, frais ou congelés. « Ce qui nous manque, ce sont les fruits et les légumes, alors même que nous avons organisé des ateliers cuisine pour les sensibiliser à l'équilibre alimentaire », note Virginie, qui se demande si les critères d'accueil ne vont pas devoir être « resserrés ». Et pour répondre à l'augmentation du nombre de familles, elle réfléchit à la possibilité d'organiser une deuxième journée de distribution qui s'ajouterait à l'habituelle du mercredi.
L'accompagnement scolaire représente une autre forme de soutien aux familles. Le principe ? Un étudiant par enfant, à raison de deux heures par semaine, et pour tous types de matières, pour des élèves de 7 à 14 ans. Vingt et un bénévoles s'y attellent. S'il y a d'autres volontaires, ils seront les bienvenus…

J.-F.L

 

21 941 personnes au RSA

Publié le mercredi 21 septembre 2011 à 09H15 -  

 

Le conseil général de l'Aube, en charge de l'action sociale, mesure parfaitement, à travers ses prestations, l'évolution de la pauvreté et de la précarité dans notre département. Et à cet égard, certains chiffres sont effrayants.
Au 30 juin 2011, le conseil général finançait le RSA (Revenu de solidarité active) pour 7 250 bénéficiaires. 869 personnes perçoivent à la fois le RSA du département et le RSA Activité versé par l'État, celui-ci finançant au total près de 2 513 RSA Activité. 63 RSA Jeune sont également enregistrés. Au total, conjoints et enfants compris, ce sont 21 941 Aubois qui tentent de vivre, pour ne pas dire survivre, grâce au RSA.


Pour le seul département, l'enveloppe débloquée chaque année pour le RSA se monte à 30 millions d'euros. Pour autant, Aimée Vedel, directrice de la Direction des affaires sanitaires et sociales, ne constate pas d'évolution récente particulière, « mais plutôt une lente et régulière progression ». Elle constate que le département se situe, compte tenu de sa population, dans une moyenne nationale. À noter que le conseil général intervient également dans des situations d'urgence à travers des secours financiers selon des critères précis tels que la composition de la famille, les charges…
« Mais le plus difficile actuellement, reconnaît Aimée Vedel, c'est de sortir une personne du RSA compte tenu de la conjoncture. » Des bénéficiaires qui, s'ils retrouvent un emploi à temps partiel, continuent de percevoir le RSA pendant un temps, totalement puis partiellement.

Il y aurait plus de huit millions de pauvres en France

Publié le mercredi 21 septembre 2011 à 09H14  

La proportion de pauvres augmente en France,  y compris parmi les actifs

La proportion de pauvres augmente en France, y compris parmi les actifs

 

Certains analystes considèrent que le chiffre est exagéré. Toutefois, la tendance est bien là. Le nombre de pauvres ne cesse d'augmenter en France.
Voilà quelques jours, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) annonçait que la France compte désormais près de 8,2 millions de pauvres (chiffre 2009), soit 13 % de la population. Une hausse de 0,5 % par rapport à 2008 alors même que le niveau de vie des personnes les plus aisées aurait légèrement augmenté.
Les personnes dites pauvres sont celles qui reçoivent moins de 954 € par mois. À titre de comparaison, le socle du RSA s'élève à 467 € pour une personne seule.

Taux de pauvreté stable chez les retraités


Selon l'Insee, 10,1 % des actifs ayant au moins 18 ans sont pauvres, soit 2,8 millions de personnes. « Même si le taux de pauvreté des chômeurs diminue de 1,1 point par rapport à 2008 et celui des personnes occupant un emploi reste relativement stable, la situation s'est dégradée pour l'ensemble des actifs puisque la proportion de pauvres parmi ces derniers était de 9,5 % en 2008. La forte augmentation du nombre de personnes au chômage, qui figurent parmi les catégories les plus fortement touchées par la pauvreté, explique cette évolution », souligne l'Insee.
À noter qu'au sein des personnes occupant un emploi, ce sont les non-salariés qui sont touchés par la hausse de la pauvreté. Leur taux de pauvreté passe de 15,3 % à 16,9 %.
Au plan national, le niveau de vie médian des retraités augmente de 1,3 % en euros constants. Leur taux de pauvreté reste stable à 9,9 %, mais ils sont de plus en plus nombreux à bénéficier d'aides spécifiques.

 

3 questions à Marie-France Collot...

« Plus de retraités à l'épicerie sociale »

Publié le mercredi 21 septembre 2011 à 09H17  


Marie-France Collot, Maire adjoint en charge de la solidarité-Sainte-Savine


Combien de personnes ont recours à l'épicerie sociale de Sainte-Savine ?
« Leur nombre fluctue sans arrêt. Il dépend de nombreux paramètres, parmi lesquels la précarité (contrats de travail qui alternent avec périodes de chômage). Nous constatons souvent un pic de fréquentation l'hiver. En novembre 2010, nous sommes passés de 90 à 102 familles. Soit 235 personnes en tout. Parmi lesquelles seize couples de plus de 60 ans. »


Le profil des bénéficiaires évolue-t-il ?
« Nous recevons de plus en plus de personnes retraitées. Le pire, c'est que beaucoup d'entre eux sont certainement dans la difficulté sans oser s'adresser à la mairie. Les plus de 60 ans ont un rapport complexe à l'aide sociale. Ils viennent quand vraiment ils arrivent au bout des efforts qu'ils peuvent fournir. »


Quels sont les critères à remplir pour bénéficier de l'épicerie sociale ?
« Nous accueillons les gens et dressons avec eux un dossier pour calculer leur quotient familial. Une fois les factures payées, s'il reste aux familles moins de 8,30 € par jour et par personne, ils peuvent prétendre à cette aide. À l'épicerie sociale, elles paient 10 % du prix pratiqué dans le commerce. »

Propos recueillis par M.L.-K.