Phytosanitaires:chasse ouverte

 

Sur ce site internet, j'ai consacré ( J.G.L. Administrateur du Site ) une page aux pesticides,

mais le monde agricole est conscient de ce probléme , en effet ...

dans notre quotidien EST ECLAIR du mardi 21 juin 2011


 

 

Phytosanitaires : la chasse est ouverte

Publié le mardi 21 juin 2011 à 09H35

Jean Notat et Didier Marteau sur le site de Thibie : un « labo anti-phyto » en pleine Champagne crayeuse

Jean Notat et Didier Marteau sur le site de Thibie : un « labo anti-phyto » en pleine Champagne crayeuse

Les chambres d'agriculture s'engagent : le plan Ecophyto prévoit de réduire de 50 % l'utilisation de produits phytosanitaires d'ici 2018

 

Un sacré challenge ! Nourris pendant des décennies d'un productivisme à tout crin peu soucieux d'environnement, les agriculteurs sont en train de faire leur « révolution ». Une révolution autant culturale que culturelle. Le plan national Ecophyto initié par les chambres d'agriculture suite au Grenelle de l'Environnement a même fixé l'objectif à atteindre : réduire de 50% l'utilisation des produits phytosanitaires d'ici 2018. Jean Notat, président de la chambre régionale d'agriculture et Didier Marteau, président du groupe Ecophyto des chambres d'agriculture ont pris leur bâton de pèlerin le 9 juin dernier pour présenter ce plan national et sa déclinaison régionale avec une visite sur le terrain particulièrement instructive. Celle de la plate-forme expérimentale Phyt'eau-Ref à Thibie, près de Chalons-en-Champagne.

Thibie : un « labo » en plein champ


Ce site de Thibie permet d'étudier sur le long terme la migration des produits phytosanitaires dans l'eau au sein des sols crayeux. Tout est passé au peigne fin : de la modalité étalon à l'impact du labour et du non-labour, de la rotation des cultures (colza, betterave, blé, orge) aux techniques limitant les transferts.
On y évalue aussi les systèmes de piégeage pour lutter contre les charançons et autres altises… Déjà aménagé pour étudier les transferts de nitrate, le site de trois hectares permettra, in fine, d'élaborer des itinéraires culturaux mieux adaptés et plus économes. Quatre autres sites installés chez des agriculteurs volontaires sont destinés à valider les résultats acquis.

Des fermes référentes


Mais cette plate-forme expérimentale de Thibie est loin d'être la seule action du plan Ecophyto. Outre le bulletin de santé du végétal alimenté par le système VGObs, un dispositif de surveillance biologique du territoire a été mis en place.
Quant au réseau de fermes Dephy, il est désormais rentré dans le vif du sujet : après une phase test l'an passé, quelques 114 groupes d'une dizaine d'agriculteurs ont été constitués. Dans l'Aube, deux réseaux ont été montés sur la « viticulture Sud » et « les grandes cultures du Barrois ». « L'objectif est d'acquérir des références pertinentes et transposables afin de développer les systèmes de cultures économes en produits phytosanitaires », souligne Vincent Bochu, animateur Ecophyto en Champagne-Ardenne.
In fine, c'est bien l'agriculture qui y gagnera. « Cette démarche est économiquement rentable : on gagne en frais d'achat des produits ce qu'on perd en productivité », souligne Didier Marteau.

Thierry PÉCHINOT