Nucléaire Nogent:dialogue de sourds

 

 

Dialogue de sourds autour du nucléaire

Publié le samedi 09 avril 2011 à 11H00

Le débat sur le nucléaire, organisé par la CLI, à défaut de clarté, a suscité bien des controverses et des polémiques à l'agora

Jeudi soir, à l'agora Michel-Baroin, de nombreux intervenants ont pu interpeller l'Autorité de sûreté nucléaire et la direction de la centrale de Nogent-sur-Seine

Jeudi soir, à l'agora Michel-Baroin, de nombreux intervenants ont pu interpeller l'Autorité de sûreté nucléaire et la direction de la centrale de Nogent-sur-Seine

Nogent-sur-Seine - Alors que les Japonais pansent les plaies infligées à l'archipel par un séisme et un tsunami hors normes avec l'angoisse d'une catastrophe nucléaire, à Nogent-sur-Seine, les opposants à l'atome donnent de la voix.
Profitant, jeudi en fin d'après-midi, d'une réunion extraordinaire organisée par la commission locale d'information sur la centrale nucléaire, ils sont venus par dizaines à l'agora Michel-Baroin pour s'entretenir, avec les autorités de sûreté, de la pire crise subie par le Japon depuis la Seconde Guerre mondiale, pour reprendre les mots du Premier ministre, Naoto Kan.
Que fallait-il attendre de ce débat public ? Pas grand-chose. Ah si, pardon. Le dialogue entre les détracteurs du nucléaire et les partisans de l'atome relève plutôt de la joute verbale que d'une véritable construction de pensée. Le débat manichéen sur l'utilisation de l'énergie atomique est sans fin.
Alors, qui croire en ces temps de grandes incertitudes ? À la lumière de la crise au Japon, les polémiques se sont abattues à la vitesse du tsunami sur l'agora. Tiens, EDF se serait arrangé pendant longtemps avec les données sismiques pour « éviter des travaux onéreux » sur ses centrales. Tiens, EDF n'aurait pas intégré au chapitre des catastrophes naturelles les effets d'une canicule sur les capacités de refroidissement de ses réacteurs. Tiens, EDF met en danger ses installations en faisant appel à la sous-traitance. Jeudi soir, le ton est donné alors même que dans la salle, un opposant s'en prend à la probité du président de la CLI, Gérard Ancelin, « un homme avec trop de casquettes pour être honnête ». Au fond de la salle, l'ineffable et antinucléaire, Michel Guéritte, y va de son discours lénifiant en affublant les patrons d'EDF d'un merveilleux « chefs à plumes ». La grande classe, quoi ! Même la CGT profite de cette vitrine pour hisser la bannière de ses revendications sociales au cœur d'un débat portant sur la sûreté nucléaire. Ça ne fait plus rire personne et encore moins cette petite dame, plantée là, au milieu de la salle, comme un rempart aux divagations, aux rires moqueurs et aux effets de manches. « Moi, je voudrais bien plus de clarté pour me faire une opinion honnête sur le nucléaire. » Il faudra attendre…

Christophe LEVERT