petite hist. de AVANT(2e part)
Jacques F. GROSJEAN- Président de "Association Sports Loisirs" de Avant lès Marcilly
a rédigé " PETITE HISTOIRE D'AVANT LES MARCILLY "
SECONDE PARTIE de
HISTOIRE DE L'AGRICULTURE des origines à nos jours
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SECONDE PARTIE
( si vous désirez ne lire qu'un chapitre CLIQUEZ sur celui qui vous interesse )
I LES PREMICES DU PROGRES AU XIXème SIECLE
II . LES BOULEVERSEMENTS DU XXème SIECLE
I I I LES POLITIQUES AGRICOLES ET LE MONDIALISME
I LES PREMICES DU PROGRES AU XIXème SIECLE
1 Un progrès lent mais sûr
Dès 1830, les riches propriètaires commencent à essayer
de nouvelles techniques pour améliorer la production.
Certaines expériences échoueront au grand plaisir des petits paysans
qui croient davantage à leurs traditions.
Mais les hommes de progrès ne se contentent pas d"expérimenter.
Ils diffusent leurs réussites, ils publient des ouvrages, ils
deviennent des exemples à suivre.
L'Etat favorise cette émulation par l'organisation de comices
et concours agricoles.
Une presse spécialisée apparait.
Afin d'aider à la modernisation de l'agriculture, deux banques mutualistes sont créées:
le CREDIT AGRICOLE en 1861
le CREDIT MUTEL AGRICOLE en 1865.
Malgré tout, la révolution agricole se répand trés lentement
et certaines améliorations mettront
plusieurs dizaines d'années à quitter le stade de l'expérimentation par une minorité
Ainsi, le brabant
( charrue à double soc réversible) apparu vers 1830
ne sera généralisé qu'à la fin du siécle.
a définitivement remplacé la faucille,
lorsque vers 1860, apparaissent les premières moissonneuses,
A la méme époque, l'utilisation du superphosphate ( premier engrais chimique)
commence à se répandre.
L'assolement tend à devenir biennal,
voire avec la multiplication des types de culture, quadriennal.
En effet, la culture de la betterave sucrière
et de la pomme de terre se propagent de plus en plus en plein champ.
Parrallélement, les prairies artificielles de trèfles
se développent afin de pouvoir augmenter les troupeaux de
Les mauvaises terres incultivables disparaissent lentement à cette époque.
Sur notre commune, une grande partie est reboisée en pins ou sapins,
une autre partie est dégagée de ses pierres.
En effet, le développement des villes a nécessité l'exploitation de ces pierres de surface.
Cette importante extraction a rendu à l'agriculture ou à la foret des surfaces trés importantes.
2 - Une fin de siècle un peu chaotique
A la fin du siècle, la production agricole française est plus que suffisante
mais les commencent à s'amonceler :
l'exode rural apparaît et les journaliers parfois manquent déjà.
La politique de libre échange international met notre production en concurrence
avec celles parfois moins coûteuses d'autres pays.
La céréale ne fait plus recette , les colzas , oeillettes
et navettes ne trouvent plus preneur,
le prix de la laine de mouton s'est effondré.
En trente ans, le revenu de nos agriculteurs a diminué de moitié à cause du mondialisme.
L'exode rural s'accélére.
De plus, à partir de 1890, notre région est touchée par le phylloxéra
qui ruinera un grand nombre de vignerons et réduira
drastiquement les surfaces.
Sur notre commune, les vignes ne cesseront pas de diminuer jusqu'à nos jours
oû l'on peut considérer qu'elle est quasiment disparue.
Mais l'Etat veille et mène une véritable politique de soutien à l'agriculture :
création d'une administration particulière sous les ordes d'un nouveau ministère indépendant
( le minitère de l'agriculture est créé en 1881 )
Cette administration deviendra la D.D.A. ( Dirention Départementale de l'Agriculture )
L'institut national agronomique est chargé de former des ingénieurs agricoles.
Enfin, les syndicats agricolessont autorisés en 1884 pour défendre les intérêts des agriculteurs.
Le paysage de notre région au début du siècle doit commencer à ressembler à celui que connait
de grandes zones cultivées, des bois en fond de vallée,
sur les hauteurs et ici ou là sur de mauvaises terres
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II . LES BOULEVERSEMENTS DU XXème SIECLE
1 - un début de siècle prometteur
Dès le début du XXème siècle, les paysans n'ont plus la nostalgie de leurs traditions.
Ils croient au progrès et aux bienfaits qui peuvent en découler.
Pour faire face à l'exode rural, il faut mécaniser.
Pour améliorer les productions, il faut adapter aux besoins et aux conditions locales
les races de bétail et de culture par le biais
de sélections et de croisements.
L'utilisation des engrais chimiques se développe rapidement.
La polyculture et les productions artisanales à la ferme ( fromage, beurre,cordes, pain...) laissent progressivement
la place à des agricultures spécialisées permettant de pouvoir investir dans du matériel plus performant
2 - Le désastre de la première guerre mondiale
Près de 60% des hommes sont mobilisés,
Pour AVANT, environ 90 paysans sont partis dans les tranchées plusieurs années,
et l'on ne compte pas ceux qui sont
ou incapables de retourner travailler aux champs.
La main d'oeuvre fait défaut car les femmes,
les anciens et les enfants ne peuvent suffire à la tache.
De plus la proximité du front, dans la Marne
oblige à des réquisitions régulières.
Le gouvernement conscient du problème fait venir des ouvriers polonais,
espagnols, portugais ou italiens.
Certains resteront définitivement au village.
D'autre part des réfugiés belges ou du Nord de la France,
fuyant leur pays en guerre,
se sont également implantés sur notre commune.
3- Le retour du progrès
Dès la fin de la guerre, la mécanisation reprend avec plus de vigueur.
Les premiers tracteurs apparaissent.
Les plus puissants ( 20 chevaux),
issus de la transformation d'un char d'assaut ,
sont montés sur chenille.
Les années 30 voient se diversifier les modèles.
Leur puissance ne cese d'augmenter.
Les grandes exploitations commencent à acquérir
La production peut ainsi être davantage intensive
Mais l'exode rural se poursuit
et la main d'oeuvre est toujours aussi insuffisante malgré la mécanisation.
Certaines terres sont alors abandonnéesau profit de la forêt
C'est l'époque où la formation des jeunes agriculteurs,
et l'information des paysans permettent de rationaliser les techniques de
fertilisation et de développer le machinisme.
Le sevice du Génie Rural est créé le 26 décembre 1918.
L'office national interprofessionnel du blé est mis en place le 15 août 1936.
Depuis 1929, les coopératives céréalières se développent
pour protéger les producteurs des effets de la spéculation
et les aider à la modernisation.
4- la tourmente de la seconde guerre mondiale
A partir de 1940, la zone occupée où se situe notre région
ne reçoit plus d'importation et doit en plus exporter
vers l'Allemagne où les hommes mobilisés ne peuvent plus travailler aux champs.
Notre agriculture se trouve alors désorganisée.
La tendance est au retour à un fonctionnement en autarcie
afin d' avoir de quoi vivre mais avoir le moins possible à en acheter,
à vendre et surtout à donner aux allemands.
C'est le retour à la petite poly-culture
familiale et au marché noir.
Par conséquent la production chute, la famine menace les villes.
Les paysans les plus riches provoquent alors des jalousies.
Des réglements de compte se font sous couvert de la résistance
ou par dénonciations aux allemands.
La suspicion et les actes héroiques rendent la vie de nos villages très difficiles.
5 - vers le mondialisme
A partir de 1945, la parenthèse se referme, et l'élan d'avant guerre reprend.
Le progrès technique se poursuit.
Le matériel est de plus en plus puisssant et fiable.
Il se généralise dans les années 60, au dépends des chevaux de traits
qui disparaissent alors complétement.
L'agriculture se doit d'être productiviste.
Les engrais chimiques ont presque complétement remplacé les fumures naturelles.
Les pesticides se développent.
Les terres sont sont réorganisées pour améliorer la production et agrandir les parcelles:
c'est le " remembrement "
Sur notre commune, il est lancé en 1965.
Comme partout, il est cause de bien des querelles et mécontentements,
et a toujours tendance à favoriser les plus puissants.
Il est également responsable d'une profonde modification du paysage
car il conduit à l'accélération de la disparition
des petites parcelles de bois et des "pleux", prairies naturelles parsemées de buissons.
Le paysage que nous connaissons date essentiellement de cette époque.
La production s'est industrialisée et artficialisée dans un cadre principalement économique.
La population agricole est à son niveau le plus bas.
Depuis le début du siècle, les plus petites exploitations
n'ont cessé de disparaitre au profit de plus grandes toujours plus grandes.
Sur notre commune , on est ainsi passé de
67 exploitations de 30 ha de moyenne en 1901,
à 23 d'environ 115 ha en l'an 2000
De plus, la plupart, des exploitations encore existantes sont devenues
des Sociétés Anonymes ( S.A.) 18 sur les 23.
Chaque exploitant est à la recherche de la culture qui devrait lui rapporter le plus l'année suivante.
Si les céréales,
restent jusqu'à présent traditionnels,
d'autres cultures apparaissent :
Certaines mal adaptées à nos conditions, n'ont duré que quelques années
D'autres demeurent trés épisodiques
L'élevage a quasiment disparu
Pour une partie de la population qui est de moins en moins agricole,
il semble parfois que le respect des équilibres naturels,
qui seul peut garantir la pérennité de la production,
est abandonné au profit du bénéfice attendu à court terme et de la confiance
absolue dans le progrès.
Pourtant, un élément nouveau allait bouleverser cette euphorie, dans les années 1980.
L'agriculture produit trop et l'on s'aperçoit que la pérénnité de nos richesses naturelles
et cultures n'est plus assurée.
C'est le temps des quotas,
l'apparition de missions de protection de l'environnement et des paysages..
C'est également le retour des fumures naturelles
telles que les fumiers de poulailler en provenance du Bénélux.
Ce revirement est souvent mal vécu par les cultivateurs qui doivent remettre en question leurs certitudes.
I I I LES POLITIQUES AGRICOLES ET LE MONDIALISME
Les politiques agricoles se sont progressivement mises en place au cours des siècles passés.
Leur objectif principal était d'assurer à la France une autonomie
en matière de ressources alimentaires.
Pour celà, il fallait absolument moderniser l'agriculture
Ces politiques ont donc d'abord consisté à soutenir formation, information
et financement à l'investissement.
Puis est venu le temps où la protection contre l'instabilité des prix
est devenu nécessaire pour ne pas nuire aux investissements.
A partir de 1957, signature du traité de Rome
cette politique est menée au niveau de l'Europe.
Au fil des années et des réformes, l'Europe s'élargissant et l'économie mondiale
de moins en moins vaillante,
les règles imposées par cette politique commune paraissent de plus en plus complexes.
Les agriculteurs sont soumis à des taches administratives
de plus en plus lourdes et à des
contrôles croissants.
Le capital investi dans le foncier et surtout dans le matériel
est environ deux fois supérieur à la moyenne de celui des autres professions.
Afin de limiter les frais, certains matériels spécialisés et très couteux
sont acquis en commun par plusieurs exploitants.
Ceux ci se lient alors les uns aux autres.
D'autre part, les agriculteurs sont aujourd'hui de plus en plus dépendants
des grandes sociétés de négoce de
produits agricoles et des fluctuations irraisonnées des prix internationnaux
que les politiques ont peine à réguler.
Aujourd'hui, la Politique Agricole Commune
a mis au second plan ses premiers objectifs qui consistaient à favoriser la production,
à garantir la sécurité des approvisionnements et d'assurer
des prix raisonnables aux consommateurs.
Elle privilégie désormais l'assurance d'un niveau de vie équitable
des populations agricoles et la stabilité des marchés.
En plus, des risques d'effondrement des prix, d'autres menaces apparaissent:
sur la lancée du progrés technique, les biologistes et les chimistes
ont inventé le génie génétique
et toujours de nouveaux
produits de traitements.
Or, ces nouveautés sont mises dans le commerce trés rapidement dans un but purement
économique sans que leur innocuité
sur les milieux naturels et sur notre santé nee soit complétement et scientifiquement prouvé.
De plus, l'utilisation de brevets déposés pour ces nouvelles créations augmente