Toulouse jackpot des radars

 

                                      Un article du quotidien Régional GRAND SUD  du 1er septembre 2011

Jackpot des radars : Toulouse sur le podium

Des flashs coûtant, l'an passé, un demi-milliard d'euros aux automobilistes !/Photo DDM, David Bécus
Des flashs coûtant, l'an passé, un demi-milliard d'euros aux automobilistes !/Photo DDM, David Bécus
Des flashs coûtant, l'an passé, un demi-milliard d'euros aux automobilistes !/Photo DDM, David Bécus

Les radars ne connaissent pas la crise. Leur recette ne cesse d'augmenter. Ils rapportent près de 568 millions d'euros par an à l'État. En matière de jackpot, ceux de Toulouse tiennent le haut du… pavé.

En ces temps de crise, les radars sont une véritable poule aux œufs d'or pour l'état. Entre ceux relevant les excès de vitesse et ceux chargés de flasher les automobilistes qui grillent les feux rouges (ces derniers ne sont pas signalés), ils ont rapporté plus de 568 millions d'euros (dont 500 pour les premiers).

Certains de ces appareils sont beaucoup plus rentables que d'autres. Ainsi, à Toulouse, celui placé sur l'A62, à Croix-Daurade, avant la sortie 14 du périphérique intérieur, à un taux de flashage cinq fois supérieur à la moyenne nationale. Il faut dire que beaucoup d'automobilistes pensent que ce tronçon est limité à 130 km/h alors que la vitesse maximale autorisée y est de 90 km/h. Pas moins de 1 275 grands excès (plus de 50 km/h au-delà de 90 km/h) y ont été relevés en 2010.

Cent flashs par jour

Quotidiennement, 99 automobilistes se font flasher à Toulouse. Un score qui place la Ville Rose à la 3e place des villes françaises les plus flashées, derrière Bordeaux (134 flashs) et Marseille (116 flashs).

A Toulouse, encore, les radars feux rouges comptent parmi les plus « performants » de l'hexagone. Chaque jour, ils se déclenchent 44 fois en moyenne. En la matière cette ville se classe donc en 4e position derrière Montrouge (92 flashs), le quai de Gescres à Paris (91 flashs) et Eragny-sur-Oise, dans le Val-d'Oise (70 flashs). Est-ce à dire que dans cette métropole les conducteurs sont plus enclins à griller les feux tricolores ? Peut-être mais c'est surtout la conséquence de leur multiplication. On en dénombre pas moins de 13. L'an dernier, ils ont rapporté 1 400 000 €.

La question demeure : permettent-ils, cependant, de véritablement lutter contre l'insécurité routière ? Pas mal en doute, comme maître Éric de Caumont, avocat parisien spécialisé dans la défense des automobilistes : « La preuve est que malgré leur multiplication et la hausse de leur recette, le premier trimestre 2010 a été très mauvais en matière d'accidentologie. » L'avocat assure que « l'Etat se fiche de combattre les chauffards puisqu'il leur laisse la possibilité de dire, lorsqu'ils reçoivent l'amende, que ce n'étaient pas eux qui conduisaient mais un proche. Du coup ils sont toujours sur la route. » Éric de Caumont tient à faire savoir que selon « une étude de la police, les radars affichent une marge d'erreur qui peut aller jusqu'à 13 % de la vitesse relevée ».


Les ratés des radars pédagogiques

En mai, l'annonce de la suppression des panneaux annonçant les radars automatiques avait fait grand bruit. Face à la levée de boucliers des usagers de la route et de nombreux députés, le gouvernement avait finalement décidé le remplacement de ces panneaux par des radars pédagogiques. En Moselle, deux d'entre eux viennent de montrer leur limite : depuis leur installation, le nombre d'automobilistes flashés a doublé. Ces radars auraient sous-évalué la vitesse des automobilistes lorrains. Du coup, ces derniers auraient souvent accéléré au point de se précipiter dans la gueule du loup. Bilan : ils étaient 450 par jour à se faire flasher, contre 230 avant leur installation...


Le chiffre : 1275

grands > excès. C'est le nombre de ce type d'infraction (plus de 50 km/h au-dessus de la vitesse autorisée) enregistré par le radar situé sur l'A 62, à Croix Daurade à Toulouse.

 

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