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Avis de Philippe ADNOT en septembre 2011 qui réaffirme son opposition à ce projet

 

Philippe Adnot outré par l'accélération du projet

Philippe Adnot : « Le gouvernement serait bien inspiré d'être plus modéré  sur ce dossier »

Philippe Adnot : « Le gouvernement serait bien inspiré d'être plus modéré sur ce dossier »


Aube- À l'approche des élections sénatoriales, le président Adnot dénonce une nouvelle fois la réforme des collectivités voulue par Nicolas Sarkozy

Dimanche, les grands électeurs - maires, conseillers généraux, régionaux… - vont voter pour renouveler la moitié des sénateurs. 71 890 électeurs pour 170 sièges dans 44 circonscriptions. Une élection d'autant plus importante que cette assemblée pourrait, pour quelques sièges, basculer à gauche, ce qui serait une première en France.
L'Aube n'est pas concernée par cette élection, ses deux sièges de sénateur devant être renouvelés dans trois ans. Pour autant, le sénateur Adnot souligne que, si la majorité risque de changer de couleur, « c'est notamment en raison de candidatures dissidentes, et notamment à Paris ». Il ajoute que la gauche a gagné un certain nombre de communes lors des dernières élections municipales, « ce qui augmente de fait le nombre de grands électeurs de gauche ».
Mais finalement, que changerait un Sénat majoritairement à gauche ? « Les votes conformes entre Assemblée nationale et Sénat seraient moins fréquents. Mais ça n'empêcherait pas le pouvoir de fonctionner dans la mesure où la décision finale revient à l'Assemblée nationale », confie Philippe Adnot.
Pas de véritable contre-pouvoir alors ? « Le véritable contre-pouvoir se situe dans la liberté des parlementaires. C'est une situation que je revendique. » Mais quand même, un Sénat à gauche serait « un coup de tonnerre, une indication politique à l'approche de la présidentielle, même si ce n'est pas le même corps électoral, même si on ne peut pas en tirer de conclusions ».

DSK et le sexe faible


Et puis, il ne saurait oublier un dossier qui va peser lourd dans cette élection, à savoir la réforme des collectivités territoriales et la mise en place du conseiller territorial. Une réforme qu'il a toujours critiquée, au point de l'amener à ne pas voter en faveur de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012.
« Le texte n'est pas bon. Le gouvernement serait bien inspiré d'être modéré sur ce projet », lance le sénateur aubois. Et de dénoncer une récente proposition parlementaire qui vise à organiser des conférences entre départements et régions avant même l'élection des conseillers territoriaux.
« Je suis outré devant l'accélération du process qui ne respecte même pas les nouveaux élus », poursuit cet élu « libéral et modéré » qui, dans l'attente des candidatures dans son « courant de pensée », se refuse à toute confidence sur son vote de mai 2012. Si ce n'est en lâchant entre deux phrases le nom de François Fillon, lequel l'a reçu récemment en priorité pour évoquer le projet de règle d'or…
Seule certitude, Philippe Adnot, qui revient d'un déplacement au Venezuela où il a mis en place un groupe d'amitié et où il a évoqué l'œuvre de… Jaurès, ne votera pas à gauche. Ça ne l'empêche pas de livrer aujourd'hui son regard sur la mise hors course de Dominique Strauss-Kahn. « On peut avoir deux sentiments sur cette affaire. On peut dire qu'il est dommage que ça l'ait empêché de participer à cette compétition car il aurait pu être utile dans le débat. Mais on peut se réjouir qu'il n'y aille pas. Car un président de la République, aussi faible devant le sexe faible, aurait pu être influencé dans ses décisions ». CQFD.

Jean-François LAVILLE