MAIRIE NOGENT

 

« On sera pendu ce matin sur la place de l’église »

Publié le vendredi 03 février 2012 à 10H20 - Vu 99 fois

 

Une semaine après le vote du projet muséal qui a divisé la majorité, le maire de Nogent-sur-Seine devrait prendre aujourd’hui son arrêté pour retirer les délégations de deux de ses adjoints, Hugues Fadin et Jean-Pierre Mérat. Leur sort devait être définitivement scellé hier soir lors d’une réunion de la majorité. « Nous serons jugés au tribunal jeudi soir (hier, NDLR) », annonçait la veille Jean-Pierre Mérat. « Annick Neeser (l’épouse de Thierry Neeser mène des activités associatives dans le bâtiment libéré par la justice) donnera les clés du tribunal. Mais les prévenus ne sont pas conviés. Nous serons pendus sur la place de l’église vendredi matin », poursuit-il. « J’attends la décision définitive. Après, je m’exprimerai sur la façon de travailler d’aujourd’hui. Le système de fonctionnement des précédents mandats me convenait. Depuis trois ans, trois et demi, ce n’était plus le cas. Je venais à reculons », avoue l’adjoint qui dit ne pas avoir de rancœur. Élu depuis 1989, il se pose toutefois des questions sur son avenir au sein de l’hémicycle. Pas question en tout cas de rempiler en 2014. « La vie politique municipale, c’est terminé pour moi. Je ne sais pas si je finirai mon mandat. J’aurai du mal car j’aime bien la franchise », avoue le Nogentais qui a refusé de serrer la main au maire depuis l’annonce de la sanction.

« On ne peut plus rien dire »

Jean-Pierre Mérat ne regrette pas sa prise de position par rapport au musée. « Parfois, on est d’accord. D’autres fois on ne l’est pas. Ça permet de faire avancer les choses. Mais on ne peut plus rien dire. J’espère que ce projet aboutira. Je ne me suis abstenu qu’à cause du loyer. On a choisi la solution la plus chère pour les Nogentais et nos impôts. On n’a jamais pu discuter. On est dans un système totalitaire depuis trois ans, ce même système à la bolchévique qui va nous virer. » Outre le retrait de leurs délégations, Jean-Pierre Mérat et Hugues Fadin devraient aussi être exclus de la majorité, comme, d’après le deuxième adjoint, deux autres de ses collègues. « Officiellement, le maire ne m’a rien dit », avouait mercredi Patrick Deladerière, un des conseillers municipaux sur la sellette. « Rien ne m’étonnerait, quand je vois comment il a agi vis-à-vis de ses deux adjoints. Hugues Fadin a beaucoup travaillé pour lui sur de gros projets. Jean-Pierre Mérat et lui sont très compétents. C’est désolant d’en arriver là. » L’élu avait préféré ne pas siéger lors du dernier conseil « pour éviter la polémique. Sinon, je me serais abstenu. Ça ne me plaisait pas trop qu’on me force la main. » « Le projet muséal est un projet coûteux sur une durée de vingt-cinq ans, ce qui est énorme. On ne sait pas ce que va devenir Nogent-sur-Seine. Le projet nous a été présenté huit jours avant le conseil, ça fait un peu juste. Il n’était pas modifiable », regrette Patrick Deladerière qui compte bien néanmoins garder sa place autour de la table municipale.
« Ça fait vingt-neuf ans que je suis au conseil. J’ai toujours travaillé dans le sens de la Ville. Je me considère toujours dans la majorité. Si j’en étais écarté, je me mettrais du côté des exclus avec Hugues Fadin. » Hier, Françoise Teinturier, conseillère municipale qui serait sous le coup d’une sanction, était aussi toujours dans l’expectative. Elle ne comprend pas. « On est en démocratie. J’ai toujours voté en mon âme et conscience et je continuerai ainsi. Si on ne peut pas s’ex-primer comme on veut… J’ai voté contre car je n’étais pas d’accord avec le système de financement. Même si je suis exclue de la majorité, je resterai au conseil. » « J’ai été élue pas les Nogentais, je continuerai à prendre des décisions pour eux en espérant faire au mieux », conclut-elle.